Agissez pour ce monde comme si vous deviez vivre mille ans, et pour l'autre comme si vous deviez mourir demain. [Mahomet]
ABEILLESPASSION - 12 a 22 L APICULTURE POUR TOUS
 

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Chapitre 12
L’apiculture sans piqûres

Le premier obstacle à l’extension de l’apiculture, c’est l’aiguillon de l’abeille.

On peut discourir de longues heures sur l’abeille, dans tous les pays, dans toutes les classes de la société, on trouvera partout et toujours des oreilles attentives. L’abeille est sympathique, mais les meilleurs amis des abeilles avoueront qu’ils ne font pas d’apiculture parce qu’ils redoutent l’aiguillon de l’abeille. Cet aiguillon paraît, en effet, redoutable ; mais l’est-il en réalité ?

L’abeille est souvent maltraitée, bousculée par le moissonneur, par les animaux, quand elle butine dans une prairie artificielle. Or, jamais elle ne les pique.

Faites vous-même cette expérience. Quand vos arbres sont en fleurs, examinez les abeilles qui butinent sur ces fleurs. Si vous le voulez, pour la mieux distinguer, jetez sur l’une d’elles un peu de farine ou de poudre de riz et suivez-la. Poussez-la du bout du doigt, elle va sur une autre fleur. Poussez-la encore, elle va plus loin. Vous pouvez continuer ce jeu aussi longtemps que vous voudrez. L’abeille ne s’en ira que lorsqu’elle aura recueilli sa charge de miel. Jamais elle ne vous piquera.

Vous avez pu voir des apiculteurs professionnels travailler au milieu de leurs abeilles, sans crainte, sans précautions apparentes, sans même se couvrir la tête d’un voile.

Dans les premières éditions de mon manuel, j’ai reproduit par de nombreuses photos tous les travaux apicoles de l’année, même le transvasement d’une ruche vulgaire, travail qui se termine à coups de bâtons. Or, on peut constater sur ces photos qu’il y a des abeilles dans les ruches opérées, que les opérateurs n’ont ni gants ni voile, qu’ils n’ont pour toute arme qu’un modeste enfumoir Bingham, et qu’enfin au pied de chaque ruche opérée est, tranquillement couché, mon chien, mon ami Polo, un épagneul cocker, à longues oreilles et à poils longs : tout ce qu’il fallait pour qu’une seule abeille y ait produit une révolution s’il y avait eu des mécontents. L’une de ces photos est reproduite au chapitre précédent.

Les abeilles ne sont donc pas méchantes par leur nature.
Mais les abeilles ont pour mission de créer une famille et de la faire prospérer, d’amasser du miel et de le conserver. Et pour défendre cette famille et ce miel les abeilles ont reçu une arme puissante, leur aiguillon et son venin. Elles s’en servent contre tout ennemi, réel ou apparent, avec une précipitation à laquelle personne ne saurait se soustraire, avec une force contre laquelle ne peuvent prémunir ni les voiles, ni les gants, ni les guêtres, ni les vêtements les plus épais.

Que l’apiculteur, toutefois, fournisse à ses abeilles une habitation bien conditionnée, des provisions suffisantes, qu’il se présente à elles en ami, il sera bien accueilli par les abeilles et après quelques instants de fraternité, il pourra, sans danger, secouer ces bonnes abeilles, les bousculer, les brosser comme nous le faisons fréquemment.
Je ne connais pas un seul animal qu’on puisse traiter aussi durement que l’abeille.

J’avoue que deux catégories de personnes sont exposées à être souvent piquées par les abeilles. Ce sont d’abord les personnes violentes, violentes dans leurs gestes, violentes dans leurs paroles. Ce sont ensuite les personnes qui portent une odeur forte, agréable ou non : personne ayant une haleine fétide — que cette fétidité provienne d’une mauvaise dentition, d’un mauvais estomac ou de l’alcoolisme — personnes malpropres — personnes parfumées. Mais toutes les autres pourront faire de l’apiculture avec la certitude de ne pas être piquées par les abeilles, à une seule condition, c’est qu’elles ne laisseront soupçonner en rien qu’elles sont des ennemies. Or, ce sera chose facile pour ceux qui voudront suivre ma méthode, car pour chaque opération j’indiquerai d’une façon précise et détaillée la manière de procéder.

Malgré mes affirmations sur la douceur des abeilles, j’ai constaté chez certaines personnes une appréhension parfois insurmontable quand il s’agissait d’approcher des abeilles la figure découverte. C’est pourquoi, dans ma méthode, j’ai prévu l’emploi d’un voile qui donne à l’apiculteur la certitude qu’il ne pourra être piqué à la figure.

D’ailleurs, ma méthode diminue ou supprime le danger de piqûre. Le transvasement se fait à distance du rucher. Pendant, cette opération on ne peut donc être importuné ni par les abeilles des ruches voisines, ni par les butineuses de la ruche transvasée. Aucun rayon n’est retiré de la ruche les abeilles présentes ; l’apiculteur ne peut donc ni écraser ni irriter les abeilles. Dans les opérations courantes de l’année, la ruche n’est découverte qu’une fois, à la récolte ; il n’y a donc pas de refroidissement fréquent de la chambre à couvain, pas de cause d’irritation pour les abeilles.

On peut donc faire de l’apiculture sans danger de piqûre. Je n’hésite pas à dire : quand un apiculteur est piqué par ses abeilles, il doit toujours se demander : quelle faute ai-je commise ?

Chapitre 13
Le choix d’une ruche

La deuxième difficulté pour le débutant en apiculture, c’est le choix d’une ruche, c’est de savoir comment il logera ses abeilles.

Les systèmes sont nombreux et différents, et tous ont leurs admirateurs et leurs adversaires.

Cette difficulté peut être surmontée. Et voici comment :




systèmes de ruches


Fig. 13.1: Systèmes de ruches étudiées dans mes ruchers : 1. Ruche Duvauchelle. — 2. Ruche Voirnot, semi-double, conduite à deux colonies de 8 cadres. — 3. Ruche Voirnot à 10 cadres. — 4. Ruche Dadant-Blatt. — 5. Ruche Layens, conduite à deux colonies de 9 cadres avec hausse. — 6. Ruche Layens à 12 cadres avec hausse.


systèmes de ruches


Fig. 13.2: Systèmes de ruches étudiés dans mes ruchers : 7. Ruche Layens à 9 cadres. — 8. Ruche Jarry à 12 cadres, à bâtisses chaude. — 9. Ruche Congrès 30 x 40, bas, à 10 cadres. — 10. Ruche Congrès 30 x 40, bas, à 8 cadres. — 11. Ruche Populaire à cadres mobiles. — 12. Ruche Populaire à rayons fixes (un des premiers modèles).

Ne tentez pas l’expérience

Il n’est pas rare d’entendre le débutant prendre cette résolution : « Je vais essayer les deux ou trois systèmes les plus en vogue, je les étudierai et je verrai quel est le meilleur. »

Or, la vie est courte, surtout la vie active. Si on n’est pas un privilégié, on ne pourra arriver à une conclusion sérieuse.

Pour expérimenter différents systèmes de ruches, il faut les étudier dans le même rucher, sous une même direction, avec un minimum de dix à douze ruches de chaque système, pendant une dizaine d’années. Autrement dit, il est nécessaire que ces ruches soient dans une situation identique et qu’elles puissent donner une véritable moyenne.

Or, après ces dix ans, on pourra constater que tel système est parfait l’hiver, par exemple, que tel autre est supérieur l’été. On confectionnera donc un système de ruches où l’on fera entrer tous les avantages des deux systèmes étudiés précédemment. Et on étudiera ce nouveau système de ruches pendant une dizaine d’années. Après cette nouvelle étude on pourra s’apercevoir qu’on a une ruche parfaite pour l’abeille, répondant à tous ses besoins, mais mauvaise pour l’apiculteur parce qu’elle lui demande beaucoup trop de surveillance. Fera-t-on une nouvelle expérience de dix ans ? Le pourra-t-on  ?

Que des amateurs fassent ces expériences, ils y trouveront une grande satisfaction. Ces expériences m’ont procuré à moi-même des heures fort agréables.

Ceux qui veulent ou doivent produire feront bien de s’en abstenir.

Défiez-vous des conseils d’autrui

L’apiculteur, qu’il écrive ou qu’il parle, recommande naturellement sa ruche, qu’il a créée, qu’il croit avoir perfectionnée, ou celle qu’il a choisie. Or l’amour paternel est aveugle. L’apiculteur ne voit pas les défauts de sa ruche. Il vous trompera sans s’en douter.

Une passion dirige l’humanité, c’est l’orgueil. Appelons-le amour-propre.
Or, l’amour-propre empêche l’apiculteur d’avouer qu’il s’est trompé dans le choix de sa ruche, si par hasard il s’en aperçoit. Il dira qu’elle donne des résultats merveilleux. Et à force de le répéter, peut-être finira-t-il par s’en convaincre. Et sans penser qu’il vous trompe, il vous accusera des récoltes étonnantes. De fait, vous serez trompé.

Il faut reconnaître aussi que parfois l’intérêt guide certains apiculteurs. Ils ne veulent pas que les concurrents se multiplient. Ils conseillent ce qu’ils condamnent.

Le constructeur, d’autre part, sera porté à conseiller la ruche qu’il fabrique en série. Elle lui donne plus de bénéfices. Elle n’est pas toujours la meilleure. Mieux vaut donc n’écouter personne. D’autant plus qu’il y a un moyen infaillible de connaître la meilleure ruche.

Basez-vous sur des principes apicoles ou scientifiques que tout le monde admet et que personne ne peut contester.

Chapitre 14
La valeur de mes conseils

Pendant plus de trente ans j’ai étudié, dans mes ruchers, les principaux systèmes de ruches qu’on peut voir dans les figures du chapitre précédent.

Dans mes ruchers, j’avais 350 ruches de différents systèmes. J’ai pu faire des comparaisons.

Toutefois je ne veux imposer mon expérience à personne. Pour faire valoir ma ruche et ma méthode, fruit de mes études, je ne mettrai en avant ni mon travail, ni les résultats obtenus. Je donnerai simplement les raisons de leur supériorité, raisons basées sur des principes apicoles et scientifiques incontestables.

D’ailleurs, puisque je donne les dimensions de la ruche que je recommande, mes conseils n’ont rien d’intéressé.

Chapitre 15
La meilleure ruche

Apiculture scientifique

Voulez-vous étudier l’abeille dans sa vie, dans son travail ? Pour ce faire, ce n’est pas seulement une ruche vitrée qu’il vous faut, mais une ruche dont vous pourrez examiner à volonté tous les recoins. Dans ce cas, c’est la ruche à cadres qui s’impose, et encore faudrait-il que les cadres de cette ruche puissent s’écarter à volonté. Il faudrait que les cadres soient « feuilletables » comme les feuillets d’un livre.

C’est d’une ruche de ce genre que se servit François Hubert pour ses fameuses observations.
Cette ruche vous coûtera cher et ne sera d’aucun rapport. C’est un sacrifice à la science.

Apiculture productive

Voulez-vous, au contraire, retirer de votre rucher un miel certainement naturel et moins coûteux que celui de l’épicier  ? Voulez-vous fonder une exploitation qui vous nourrisse vous et votre famille ? Dans ce cas, il vous faut une ruche moins chère, une ruche dont la conduite exige moins de travail, dont le miel, en un mot, soit d’un prix de revient inférieur. Or, seule la ruche à rayons fixes peut vous donner ce résultat.

Raisons de ce conseil

Ce conseil peut paraître téméraire devant le grand nombre de ruches à cadres de tous systèmes, offertes aux apiculteurs et employés par eux.

Réfléchissez sur ce fait. Quels sont les ruchers modernes qui n’ont pas été abandonnés après quelques années d’expérience ? Ceux des instituteurs, des curés, etc., qui ont du temps disponible qu’ils n’emploieraient pas autrement. Ceux encore des apiculteurs qui ont su et ont pu greffer sur leur rucher un commerce quelconque : construction de ruches, confiserie, etc.

Tous les autres ruchers disparaissent vite parce qu’ils ne nourrissent pas leur homme.

Il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’étudier comparativement les ruches modernes pour se rendre compte de leur non-valeur : ce qui serait long et coûteux, nous l’avons dit. Il suffit de compter ce qu’elles coûtent à installer, ce qu’elles exigent d’heures de travail pour pouvoir conclure, sans même être apiculteur, que leur produit est nécessairement d’un prix de revient trop élevé. Les prix des ruches à cadres et de leurs accessoires, on le trouvera dans les catalogues des constructeurs. Nous ne nous en occuperons pas. Nous considérerons seulement les heures de travail que demande chaque système.

Nombre de systèmes

Le nombre des modèles de ruches s’accroît tous les jours. On enlève un centimètre ici, on en ajoute un par là, on fait passer les cadres par toutes les formes géométriques, et on annonce une nouvelle ruche qui, elle, réussira mieux que les autres à faire la fortune de l’apiculteur. Elle commence par multiplier la mise de fonds, car toutes ces modifications, en général, augmentent le prix de la ruche. En tout cas, elles ne constituent pas un système nouveau parce qu’elles ne sont pas basées sur un principe apicole essentiel.

Mais beaucoup d’apiculteurs ont la manie de l’invention. Il faut qu’ils changent quelque chose aux ruches qu’ils possèdent.

La Ruche Populaire elle-même est déjà la victime des inventeurs. On dit qu’on l’améliore. Or, les améliorations que je connais sont toutes inutiles, certaines sont nuisibles, quelques-unes absurdes.

De fait, toutes les ruches du commerce peuvent être ramenées à quatre systèmes : la ruche Dadant, la ruche Voirnot, la ruche Layens et la ruche vulgaire ou commune.

Chapitre 16
La ruche Dadant


Dadant

  Ch. Dadant.

(communiqué par l’Apiculteur)


La ruche Dadant contient douze cadres. Les cadres ont les dimensions suivantes : hauteur : 0,266 ; longueur : 0,42 ; ses hausses ont des demi-cadres.

Sa vogue

Aussitôt son apparition, la ruche Dadant eut un grand succès.
Un grand désabusé a dit des Français : « Légèreté, inconstance, passion pour la nouveauté et pour la mode, qu’ils suivent aveuglément dans les choses les plus sérieuses comme dans les plus frivoles.  » Un diplomate a dit aussi : « Les Français sont de grands enfants qui acceptent sans contrôle les dires d’autrui, surtout de l’étranger.  »

Et un historien a écrit : « Les Français ont la manie d’exalter ce qui vient du dehors aux dépens de ce qu’ils ont chez eux.  »

Or, si Dadant était d’origine française, il habitait l’Amérique. D’ailleurs, la ruche Dadant que nous employons n’est pas celle qu’utilisait Dadant. Et Dadant était un fabricant de cire gaufrée plus qu’un apiculteur. Personne ne s’en est préoccupé.

D’ailleurs, la ruche Dadant offrait une affaire à exploiter. Des maisons se sont créées et multipliées. Elles ont toutes recommandé la ruche Dadant qui les faisait vivre. Avec la ruche vulgaire elles n’auraient guère eu de fournitures à faire.

Enfin, il faut le reconnaître, la ruche Dadant permettait de se servir de l’extracteur, invention dont l’utilité est incontestable. On ne prévoyait pas qu’avec quelques modifications, on pourrait employer l’extracteur pour l’extraction du miel des ruches à rayons fixes.

Ses dimensions

Les dimensions de la ruche Dadant exigent évidemment plus de bois qu’une ruche de 0,30 x 0,30. Or, le bois coûte cher.

De plus, au printemps, quand la colonie veut allonger son couvain, elle doit chauffer la ruche sur une surface de 2 000 cm2 au lieu de 900 comme dans notre ruche. Or, le miel est le seul combustible de l’abeille. D’où surmenage de l’abeille et consommation supplémentaire des provisions hivernales.

Son cadre

Certains considèrent le cadre comme nécessaire pour la surveillance de la ruche, pour le traitement des maladies, pour l’extraction du miel.

Or, je considère le cadre comme une des principales causes des maladies. En facilitant les visites, il les multiplie, d’où fatigue des abeilles pour rétablir la température de la ruche, d’où affaiblissement de la race et plus grande aptitude à contracter les maladies. Pas besoin de cadre pour voir l’état des provisions. Si, à l’automne, on a laissé les provisions nécessaires, il n’y a plus lieu de s’en occuper.

Pas besoin de cadres pour voir l’état de la colonie. Si les abeilles apportent du pollen, il y a reine et couvain. Tout va bien.

Le nombre des entrées et sorties indique la force de la colonie.

S’il y a une grande diminution du nombre des sorties, il est préférable de supprimer la colonie que l’on remplacera par un essaim ou une chasse. Si dans cette suppression on constatait une mauvaise odeur ou la pourriture du couvain, il y aurait lieu de désinfecter la ruche par le feu ou l’eau de Javel. C’est plus économique que tous les traitements préconisés qui ne conviennent qu’aux savants qui font des études.

Pas besoin, non plus, de cadres pour l’extraction du miel. Nous avons des cages qui permettent l’extraction des rayons fixes au moyen de l’extracteur. Avec ces cages le rayon fixe tient et résiste au moins aussi bien que le cadre.

Et puis, les partisans du cadre doivent le reconnaître, combien de temps la ruche à cadres garde-t-elle ses cadres mobiles quand elle est sortie de la menuiserie ? Deux ans au plus. Car la plupart des apiculteurs ne font pas le nettoyage de printemps et les cadres sont vite collés entre eux et avec les parois de la ruche. Alors pourquoi des cadres ?

En tout cas, comme tout cadre, le cadre Dadant demande un rabotage finement fait pour faciliter son nettoyage à la visite de printemps. De plus, il exige une grande précision. Il faut laisser un vide de 0,0075 entre les parois de la ruche et les cadres, et le maintenir. S’il y a un vide de 0,005, les abeilles le rempliront de propolis. S’il y a un vide de 0,01, les abeilles y construiront des rayons, car les abeilles ont horreur du vide. Dans les deux cas, les cadres cesseront d’être mobiles. Cette précision augmente le prix de revient de la ruche.

De plus, la ruche Dadant a un cadre long et bas. Dix-huit kg de miel réparti entre 12 cadres ne fourniront guère plus d’un kg aux cadres du milieu. Il n’y aura même du miel que dans les angles, rien au milieu. Les abeilles pour hiverner se grouperont sur le miel des angles, en avant ou en arrière de la ruche, du côté du soleil. Quand les abeilles auront consommé tout le miel qui se trouve au-dessus de leur groupe, elles iront se placer à l’autre extrémité du cadre où il y a encore du miel. Mais si la température est basse, elles ne pourront faire ce déplacement parce qu’elles ne trouveront pas au milieu des cadres le viatique nécessaire. Elles mourront de faim à leur place à côté de provisions. Grand défaut des ruches à cadres bas et longs.

Enfin, le cadre augmente considérablement le volume de la ruche, nous en avons indiqué les inconvénients.

La cire gaufrée

La cire gaufrée employée dans la ruche Dadant coûte cher. Les accessoires qu’exige sa pose coûtent cher. La pose de cette cire est minutieuse et prend du temps. La cire gaufrée constitue donc une dépense de temps et d’argent considérable et augmente le prix de revient de la ruche et, par le fait même, du miel.

Or, en dehors de la miellée, la cire gaufrée est en apport bien minime, elle n’économise que bien peu de miel et moins de temps encore, car les abeilles ne laissent pas toujours les cellules dans l’état où on les leur donne.

Pendant la miellée, et c’est le seul temps où on doit faire construire des rayons, l’apport de la cire gaufrée est plus nuisible qu’utile. La cire n’est autre que la sueur de l’abeille. Or, pendant la miellée, l’abeille sue beaucoup, car elle donne toujours le maximum d’effort dans son travail. La cire gaufrée est donc inutile à cette époque, elle est même nuisible, car elle empêche les abeilles de construire leurs rayons droits et réguliers.

Le cadre, garni de cire gaufrée, aussitôt placé dans la ruche, subit des degrés de chaleur différents de sa base à son sommet.


Ruche moderne

Fig. 16.2: Ruche moderne : un des cadres, garni de cire gaufré, est retiré de la ruche.

Il s’ensuit des dilatations différentes de la cire gaufrée et du fil de fer qui la soutient, d’où des gondolements dans le rayon. Sans cire gaufrée, les abeilles construisent leurs rayons au fur et à mesure des besoins, avec de la bonne cire (la leur) et avec l’épaisseur ordinaire du rayon. Elles le solidifient donc au fur et à mesure qu’elles l’allongent.

Voilà pourquoi nous n’employons pas la cire gaufrée. Nous nous contentons de placer une amorce de 0,005 avec de la cire brute non falsifiée.

Et nous considérons cette amorce non comme une économie de miel, mais comme un moyen d’obliger les abeilles à construire leurs rayons dans le même sens pour faciliter le travail de l’apiculteur.

Son peuplement

Pour peupler une ruche Dadant, un essaim de 2 kg ne suffit pas, encore moins un essaim de 1,5 kg. Il faudrait un essaim de 4 kg. On ne le trouvera pas dans le commerce. Un essaim de 2 kg mettra deux ans et plus pour s’installer et donner une récolte. Dans notre ruche un essaim de 2 kg s’installera la première année et donnera une récolte trois mois après son installation.

Ses planchettes

La chambre à couvain de la ruche Dadant est recouverte de planchettes ou de toile cirée. Or, dans toute ruche il y a de l’humidité en raison de l’évaporation du miel et de la respiration animale. Or, cette humidité, chauffée par le groupe d’abeilles, monte dans le haut de la ruche, s’arrête aux planchettes qu’elle ne peut traverser, s’étend vers les extrémités de la ruche où elle se refroidit, tombe en brouillard sur les cadres extrêmes dont elle détériore les rayons. D’où perte. Ce brouillard maintient les abeilles dans un milieu continuellement humide. Ce n’est pas hygiénique. Notre toit couvre-rayons évite cette perte et respecte l’hygiène des abeilles.

Son coussin

Le coussin qui recouvre la chambre à couvain de la ruche Dadant n’a que 3 à 4 centimètres d’épaisseur et il est formé par une toile en dessus et en dessous. Cette épaisseur est insuffisante pour que le coussin remplisse son rôle d’isolateur. De plus, la toile du dessus ne permet pas de voir si son contenu est toujours isolateur, car l’humidité finit tôt ou tard par l’atteindre. Nous préférons notre coussin de 0,10 non recouvert. Il est plus efficace et le renouvellement de son contenu est plus facile et plus rapide.

La visite de printemps

Il est nécessaire de visiter la ruche Dadant, comme toutes les ruches à cadres d’ailleurs, au printemps, en avril dans la région parisienne, de midi à 14 heures et par beau temps.

Car il importe que la population ne soit pas trop développée et que la température ne soit pas trop basse. La température sera toujours plus basse que celle de la ruche. C’est pourquoi il est recommandé de procéder rapidement, quoique sans brutalité.

Dans cette visite de la ruche, il faut d’abord nettoyer tous les cadres, ainsi que les parois. Puis il faut enlever tous les vieux cadres. L’abeille a horreur du vide.


ruche moderne,hausse

Fig. 16.3: Ruche moderne et sa hausse. En bas, chambre ou nid à couvain.

Aussi le vide laissé entre les rayons et les parois de la ruche, l’abeille travaille continuellement à le combler avec la propolis. Si on n’enlève pas cette propolis, tous les ans, tant aux cadres qu’aux parois de la ruche, dès la première année, le maniement des cadres devient difficile il sera impossible la deuxième année ou la troisième année.

À la visite de printemps, il faut donc prendre tous les cadres un à un et en gratter tout le tour pour enlever la propolis.

Il faut aussi déplacer les cadres pour pouvoir gratter aussi les parois de la ruche. Après ce travail il faut enlever tous les vieux cadres noirs. Dans les vieux cadres, les cellules sont diminuées par les pellicules que laisse chaque abeille à sa naissance. Si ces vieux cadres étaient conservés, les abeilles qui y naîtraient seraient de plus en plus petites, faibles au travail, incapables de résister aux maladies. Or ces cadres contiennent quelquefois du couvain. Il faut alors les déplacer, les éloigner du centre, attendre l’éclosion du couvain et revenir les enlever.

Ce travail mécontente les abeilles dont il refroidit les berceaux, oblige les abeilles à consommer des provisions pour réchauffer la chambre à couvain et demande un temps considérable à l’apiculteur. Aussi n’hésitons-nous pas à affirmer qu’un apiculteur seul n’arrivera pas chaque année à faire cette visite dans quarante ruches.

Or, notre méthode réduit cette visite de printemps à un travail insignifiant, qui peut d’ailleurs être fait à toute heure et par toute température, puisqu’il ne nécessite pas l’ouverture de la ruche. Il est bon de noter ici que les ruches dites automatiques ne sont réellement automatiques que chez le menuisier. Au rucher, elles ne le sont plus.

Son agrandissement

Si en hiver le volume de la ruche doit être réduit à un minimum suffisant, en été il doit fournir aux abeilles un espace largement suffisant pour le développement de la colonie et pour les apports du miel. D’où la nécessité d’ajouter des hausses. Or, il ne faut pas placer les hausses trop tôt pour éviter le refroidissement du couvain et l’arrêt de la ponte. Il ne faut pas non plus les placer trop tard pour éviter l’essaimage qui, lui, supprime la récolte. En principe, on doit placer une hausse quand tous les cadres sont occupés, sauf un, à chaque extrémité de la chambre à couvain. Il faudra souvent ajouter une deuxième hausse, quand la première est au trois quarts pleine de miel. Il faudra donc ouvrir les ruches pour constater la situation. Or les ruches ne sont pas toutes au même point. Il faudra donc souvent ouvrir les ruches plusieurs fois, d’où dépense de temps, refroidissement de la chambre à couvain, consommation de provisions, surmenage et mécontentement des abeilles.

Or, dans notre méthode, nous plaçons les hausses au-dessous et non au dessus de la chambre à couvain et sans ouvrir la ruche. Nous pouvons en placer plusieurs à la fois et aussitôt que nous voulons, même en faisant notre visite de printemps, et par toute température. D’où grande économie de temps.

Ses provisions

En raison de ses dimensions et des visites qu’elle exige, la ruche Dadant a besoin de 18 kg de provisions pour l’hiver. Certains auteurs disent 20 kg.
Dans notre ruche 12 kg de provisions suffisent. La différence est grande.

Après cet exposé, il n’est pas nécessaire d’avoir pratiqué l’apiculture pour comprendre que dans la conduite de la ruche Dadant l’abeille est sans cesse contrariée, sans cesse obligée à un surmenage non prévu par la nature, à une consommation de miel inutile. L’abeille sera donc plus irritable ; elle sera aussi moins résistante aux maladies, et l’apiculteur y perdra quelques kg de miel et beaucoup de temps.

Chapitre 17
La ruche Voirnot


Voirnot

  Abbé Voirnot.

(Communiqué par l’Apiculteur)


L’abbé Voirnot devait connaître les deux bonnes ruches françaises Decouadic et Palteau. Il aurait pu, aussi bien que moi, trouver le moyen de se servir de l’extracteur pour extraire les rayons fixes de ces ruches. Son intelligence et sa persévérance dans d’autres recherches montrent qu’il en était capable.

Or, l’abbé Voirnot n’a jamais parlé de ces deux ruches. Fasciné par les avantages de l’extracteur, il a accepté de suite la ruche à cadres qui permettait de suite de se servir de l’extracteur.

Mais il n’a pas accepté la ruche Dadant telle qu’elle lui était présentée ; il en a compris les défauts.

Dimensions

Les dimensions de la ruche Dadant l’ont frappé tout d’abord. Après des observations bien méritoires, l’abbé Voirnot a conclu que 100 décimètres carrés de rayons donnaient à la ruche une dimension nécessaire, mais suffisante pour l’hiver et le printemps. C’est la dimension qu’il a donnée à sa ruche et qui fait sa supériorité sur la ruche Dadant.

Hauteur et forme

L’abbé Voirnot a donné plus de hauteur au cadre de sa ruche afin que les abeilles aient toujours toutes leurs provisions au-dessus de leur groupe. Donc, plus de mortalité de colonies à côté de bonnes provisions.

L’abbé Voirnot a donné à sa ruche la forme carrée, parce que cette forme se rapproche le plus de la forme cylindrique, forme où la répartition de la chaleur se fait le plus également, mais forme de construction trop coûteuse.

Cette forme carrée permet de placer la ruche, à volonté, à bâtisse chaude ou à bâtisse froide : petit avantage.

L’abbé Voirnot a donné aussi à sa ruche la forme cubique, parce que cette forme se rapproche de la forme sphérique, forme où la répartition de la lumière se fait le plus également. Là, l’abbé Voirnot a commis une erreur. Dans la ruche nous n’avons pas à envisager la lumière : les abeilles ne désirent que l’obscurité. Et cette forme cubique a empêché l’abbé Voirnot d’élever son cadre autant que M. de Layens. Erreur fâcheuse.

Agrandissement

L’abbé Voirnot a vu aussi les inconvénients de l’agrandissement dans la ruche Dadant. Sur ce point, il s’est contenté de réduire à 0,10 la hauteur de la hausse de sa ruche. C’est peu de chose.

Peuplement et provisions

Vu les dimensions de la ruche Voirnot, un essaim de 2 kg suffit pour la peupler et 15 à 16 kg de miel suffisent comme provisions hivernales : deux avantages qui ont leur importance. Mais n’oublions pas que dans notre ruche, 12 kg de provisions suffisent largement.

À part les avantages que nous venons de signaler, la ruche Voirnot conserve tous les défauts de la ruche Dadant : cadres, cire gaufrée, coussin, visite de printemps, agrandissement, provisions, planchettes.

Chapitre 18
La ruche Layens


layens

  De Layens

(Communiqué par l’Apiculteur)


Comme l’abbé Voirnot, M. de Layens a accepté de suite le principe du cadre mobile. Toutefois, par la hauteur qu’il a donnée à son cadre, il semble s’être souvenu des bonnes ruches françaises. En tout cas il n’a pas accepté non plus la ruche Dadant avec ses défauts.

Son cadre

M. de Layens a donné à son cadre une hauteur de 0,37. Ce cadre est meilleur que celui de la ruche Voirnot qui n’a que 0,33. Avec ce cadre, mieux encore qu’avec celui de la ruche Voirnot, les abeilles ont toujours toutes les provisions au-dessus de leur groupe. Là non plus, plus de mortalité de colonies à côté de bonnes provisions. La ruche Layens, réduite à 9 cadres par des partitions, donne un hivernage parfait.

Or, la dimension du cadre Layens, 0,37 x 0,31, se rapproche de celle des deux rayons superposés de notre ruche, 0,40 x 0,30.

Peuplement et provisions

Dans une ruche Layens réduite à 9 cadres par des partitions, un essaim de 2 kg suffit, et 15 à 16 kg de miel suffisent également comme provisions hivernales. Notez que c’est encore 3 à 4 kg en plus que dans notre ruche.

Agrandissement

M. de Layens a vu aussi de grosses difficultés dans la pose de la hausse sur la ruche Dadant. Catégorique, il a simplement supprimé la hausse et il l’a remplacée par des cadres ajoutés de chaque côté de la chambre à couvain. M. de Layens s’est trompé. Quand les abeilles ont garni de miel le cadre placé contre la chambre à couvain, elles ne peuvent passer sur ce cadre pour porter le miel dans les cadres suivants. Il faut surveiller ce cadre. Quand il est à moitié garni de miel, il faut l’éloigner et mettre à sa place un cadre vide. Sinon les abeilles essaiment faute de place utilisable. Les difficultés de l’agrandissement ne sont pas diminuées, au contraire.

La ruche Layens n’a donc comme avantage que la hauteur de son cadre. À part cela, elle a tous les défauts de la ruche Dadant : cadres, cire gaufrée, planchettes, coussin, visite de printemps, agrandissement, provisions.

Observations

On reparle de la ruche Layens modernisée. Or il y a une cinquantaine d’années que nous avons abandonné cette ruche neuf cadres avec hausses. L’hivernage s’y faisait bien, mais les abeilles ne montaient que rarement dans les hausses. Au sommet des cadres hauts, il reste souvent un peu de miel. Or les abeilles n’aiment pas passer sur le miel. Elles préfèrent essaimer.

Chapitre 19
La ruche mixte

L’apiculture sans principes

Je n’ignore pas que beaucoup de propriétaires de ruches ne les conduisent pas selon les principes apicoles dont j’ai parlé.

Ils jettent un essaim dans une ruche. Au printemps, ils ajoutent une hausse. À l’automne, ils récoltent le miel de la hausse. C’est tout.



Ruche mixte


Fig. 19.1: Ruche mixte et sa hausse.

Il y a trop de miel dans le nid à couvain et les abeilles essaiment au printemps, faute de place. Ou bien il n’y a pas assez de miel et les abeilles meurent de faim si on ne les sauve pas assez tôt par un nourrissement ruineux.

Les abeilles nées dans les vieux cadres sont faibles, sans résistance aux maladies, dangereuses pour les ruchers voisins.
De plus, les cadres du nid à couvain cessent bientôt d’être mobiles.



ruche à colotte


Fig. 19.2: Ruche à calotte : A – Calotte ; B – Corps de ruche.

L’apiculture logique

Pour ces apiculteurs, les ruches modernes ne conviennent pas. Ils devraient adopter la ruche mixte.

La ruche mixte est une ruche vulgaire ou commune à rayons fixes sur laquelle on place une hausse à cadres mobiles. Le bas, ou nid à couvain, peut être en paille, en osier ou en bois.

La ruche à calotte leur conviendrait également, mais je viens de le dire bien haut, ces ruches n’ont qu’une qualité : elles sont économiques, dans leur établissement seulement, car elles conduisent à des désastres parce que leurs rayons ne sont pas renouvelés et parce que les provisions ne sont pas vérifiées. Si les provisions sont insuffisantes, les abeilles mourront. Si les provisions sont trop abondantes, les abeilles essaimeront faute de place ; en tout cas, elles ne monteront ni dans la hausse ni dans la calotte, parce qu’elles ne passent pas sur le miel.

Chapitre 20
La ruche vulgaire ou commune ou ruche cloche

Ses partisans

Beaucoup de jeunes amateurs d’abeilles adoptèrent la ruche moderne à cadres à son apparition. Bon nombre de propriétaires de ruches vulgaires restèrent pourtant fidèles à leur système.

La plupart sont des paysans prudents qui préfèrent la certitude, même à la probabilité. Or, les années se sont succédé sans qu’ils aient eu la preuve de leur erreur.



intérieur ruche vulgaire


Fig. 20.1: Intérieur d’une ruche vulgaire ou ruche cloche.

Voici une observation qui aboutit à la même conclusion. Dans mon village natal, chaque famille avait son rucher. Tous mes camarades d’enfance consommaient comme moi, chaque hiver, en abondance, de bonnes tartines au miel. Vingt ans plus tard, j’étais le seul à posséder des ruches. Dans quelques jardins, il y avait soit une ruche Dadant, soit une ruche Layens, abandonnée, vide bien entendu. Les propriétaires s’étaient laissé tenter par la réclame de quelque exposant dans les concours agricoles. Ils avaient cru faire mieux avec ces ruches modernes. De fait, ils avaient abandonné la seule ruche, qui leur convenait.




Ruche cloche


Fig. 20.2: Ruche cloche en osier : a – poignée ; b – petit bois ; c – enduit de pourget (mélange d’argile et de bouse de vache).


Ruche cloche

Fig. 20.3: Ruche cloche avec son surtout en paille.

Ses méthodes

Les méthodes suivies avec la ruche vulgaire sont multiples, comme les buts poursuivis par les apiculteurs. Ces méthodes restent d’ailleurs pour la plupart mystérieuses. Il est très difficile d’arriver à les connaître en détail.

En tout cas, voici ce qui se faisait au rucher paternel où se trouvaient toujours douze à quinze ruches vulgaires.

La ruche était faite pendant les soirées d’hiver, avec de la paille de seigle, cousue avec des ronces fendues ou avec de la ficelle.

Sa contenance était de 40 litres. Aux plus fortes, au premier printemps, on ajoutait en guise de hausse, en dessous, le cercle en bois d’un tamis de cuisine dont la soie avait disparu. À l’automne, on asphyxiait toutes les ruches qui pesaient plus de 25 kg. On en récoltait le miel et la cire.

Dans le cours de l’été, on recevait tous les essaims dans des ruches vulgaires vides. Au printemps, certains essaims tardifs étaient morts de faim. On en récoltait la cire.

À la maison paternelle, il y avait toujours du miel en abondance pour maîtres et ouvriers, même pour les animaux de la basse-cour. Tous les amis de la ville avaient aussi leur part chaque année.

Ce procédé était simple et peu dispendieux, mais barbare, ingrat même, et aussi irraisonné, car il ne donnait pas le maximum de production. Ce procédé, toutefois, procurait du miel à bon marché et des abeilles saines et fortes pour repeupler les ruches modernes où la mortalité est fréquente.

Un bon procédé

Pour tirer parti de la ruche vulgaire voici comment on pourrait opérer. Au commencement de la grande miellée, faire monter les abeilles dans une ruche vulgaire vide, comme nous l’indiquons plus loin au chapitre Transvasement. Le miel et la cire seraient récoltés et le couvain détruit.

Soyons des sages

Les événements ont poussé vers l’apiculture nombre de personnes : les unes par manque de sucre, les autres par nécessité d’un petit travail rémunérateur. Des ruchers se sont créés. Des ruchers se sont agrandis. Les petits ruchers disparaîtront certainement dès que le sucre sera revenu sur le marché libre. Il restera quand même plus de ruches que jamais. Il y aura donc une plus grande production de miel.

Or la consommation actuelle du miel se maintiendra-t-elle ? Oui, si le miel est vendu au prix du sucre, plutôt moins cher, car le sucre est le seul concurrent du miel. On n’achète pas du miel pour remplacer le beurre, on achète du miel pour remplacer le sucre.

Le miel est le seul sucre hygiénique, c’est entendu. Mais le sucre a une puissance sucrante plus forte et il est d’une manipulation plus facile.

Les optimistes nous disent que le public, obligé d’employer le miel depuis quelques années, a pu en apprécier les qualités et qu’il lui restera fidèle, et aussi qu’une publicité intelligente continuera à pousser le public vers le miel. Je n’en crois rien.

J’ai fait beaucoup de publicité dans ma vie et pour le miel et pour les plantes médicinales. J’ai eu des correspondants, non seulement en France, mais dans le monde entier, en Turquie, aux Indes, en Chine, en Amérique, etc. Or, j’ai constaté que partout il y a des hommes raisonnables qui savent se soumettre aux lois de la nature et de l’hygiène, pour avoir une vie sans souffrance et une mort tardive sans douleur. Oui, mais combien peu ! La plupart des hommes, le grand nombre, préfèrent une pilule ou une piqûre à une tasse de tisane, un morceau de sucre à une cuillère de miel, quelques-uns en raison d’une économie apparente, passablement en raison de la commodité, beaucoup simplement pour faire comme tout le monde. Et comme tout le monde, ils contractent toutes les maladies possibles, comme tout le monde ils font vivre médecins et pharmaciens, comme tout le monde ils meurent plus tôt et péniblement. Un sage n’a-t-il pas écrit que les hommes se tuent en mangeant.
Les événements ont-ils changé les hommes ? Je ne l’ai pas constaté.

Donc les apiculteurs devront vendre le miel au prix du sucre pour soutenir la concurrence, et même moins cher s’ils veulent faire les nouveaux clients dont ils auront besoin.

Dans ces conditions, l’apiculture sera-t-elle encore rémunératrice ? Oui, mais à la condition d’employer des ruches économiques et de suivre une méthode économique pour obtenir du miel à un prix de revient minime. Certainement on ne peut obtenir ce résultat avec les ruches et les méthodes en vogue dont nous venons de parler. On le peut avec la ruche et la méthode que nous allons vous proposer.

Chapitre 21
Origine de la Ruche Populaire

Décidé à faire de l’apiculture, je me trouvais perplexe devant divers systèmes de ruches modernes.

La ruche Dadant était la plus répandue. La première, elle avait permis l’emploi de l’extracteur, invention très utile ; mais déjà les ruches Voirnot et Layens, qui en étaient la critique à des points de vue différents, la concurrençaient sérieusement. Une autre ruche venait d’apparaître. C’était la ruche Congrès, à cadres 30 x 40, sous deux formes, l’une basse, l’autre haute. Ne pouvant tirer une conclusion raisonnée des polémiques retentissantes d’alors, je résolus d’adopter tous ces systèmes pour les étudier.

Par ailleurs, les études de l’abbé Voirnot sur le volume de la ruche me paraissaient intéressantes, d’autant plus que le docteur Duvauchelle, mon premier maître en apiculture, venait de modifier sa ruche et de lui donner huit cadres 30 x 40 bas, soit 96 décimètres carrés de rayons. Or, la ruche Voirnot avait 100 décimètres carrés de rayons. Le docteur Duvauchelle semblait donc adopter les conclusions de l’abbé Voirnot sur ce point.

Précédemment, sa ruche n’avait que 8 cadres 28 x 36, donc 81 décimètres carrés de rayons.

Voulant étudier à fond cette question de volume de la ruche pendant l’hiver, j’ai construit des ruches avec neuf cadres Layens et des ruches avec huit cadres 30 x 40, les unes basses, les autres hautes. Ces ruches avaient approximativement le volume de la ruche Voirnot.

Ne voulant pas baser mon expérience sur une ou deux ruches, mais sur une douzaine au moins de chaque système, j’ai été amené à construire 350 ruches.

À mon grand étonnement, j’ai constaté de suite que les abeilles consommaient moins de provisions dans les ruches à parois simples où elles ressentaient cependant plus le froid de l’hiver. C’est pourtant normal. Dans les ruches à parois simples, les abeilles sont engourdies, elles sont comme dans un sommeil continuel. Or, qui dort dîne. Dans les ruches à parois chaudes, les abeilles sont plus longtemps en activité ; elles ont besoin de soutien. La paroi simple économise donc bois et provisions, jusqu’à 2 kg de novembre à février. J’ai vite constaté aussi que dans les chambres à couvain recouvertes de planchettes ou de toile cirée les rayons extrêmes noircissaient vite et même pourrissaient sous l’effet de l’humidité. Dans les chambres à couvain recouvertes de toile il n’en était pas de même.
Nous en avons donné les raisons précédemment.
Après une quinzaine d’années d’observations, j’ai cru pouvoir tirer les conclusions suivantes.

M. de Layens, l’avocat des apiculteurs, a raison de dire que la ruche Dadant demande trop de dépenses d’argent et de temps ; il a créé un bon cadre ; il a indiqué une construction de ruche, facile et économique. Par contre, il a fait fausse route en remplaçant la hausse par des cadres placés horizontalement contre le couvain.

L’abbé Voirnot, l’avocat des abeilles, a raison quand il reproche à la ruche Dadant de nuire aux abeilles par son volume et par celui de sa hausse. La ruche Voirnot constitue un grand progrès.

Je résolus donc de reprendre les études de ces maîtres en apiculture avec l’espoir d’arriver à un meilleur résultat, puisque, venant après eux, je profiterais de leurs travaux.

Enfin, nous pouvions tirer cette conclusion importante : le volume de la ruche Voirnot est suffisant, quoique plus petit, donc le meilleur, car plus la chambre à couvain est réduite, plus la consommation hivernale est diminuée. Toutefois, l’hivernage se faisait mieux sur les cadres hauts comme le cadre Layens et le cadre 30 x 40 haut.

Nos préférences allaient au cadre 30 x 40, parce qu’il facilitait nos calculs.

D’ailleurs, la forme d’une ruche à huit cadres 30 x 40 se rapproche de la forme de l’essaim, et elle permet aux abeilles de placer plus de miel au-dessus de leur groupe, ce qui favorise un bon hivernage, même en cas de froid prolongé.

De plus, cette forme facilite le développement du couvain au printemps. Quand les abeilles veulent descendre le couvain d’un centimètre, elles doivent chauffer ce centimètre sur toute la surface de la ruche. Or, cette surface varie de 900 cm2 dans notre ruche, à 2 000 cm2 dans la ruche Dadant. Il est évident que le travail de l’abeille sera facilité dans notre ruche.

Et encore huit cadres 30 x 40, en nous fournissant la surface nécessaire, nous donnaient une forme carrée. Or, le carré est la forme qui se rapproche le plus de la forme cylindrique, forme idéale parce qu’elle favorise le rayonnement de la chaleur à l’intérieur de la ruche, mais forme peu praticable.

La forme carrée permet aussi de placer les ruches, à volonté, à bâtisses chaudes en hiver, à bâtisses froides en été, ce qui est à considérer.

J’avais donc une ruche à huit cadres 30 x 40, ruche parfaite pour l’hiver. Mais si la ruche doit être de dimensions réduites en hiver, en été elle doit fournir aux abeilles, largement, l’espace dont elles ont besoin, deux, trois fois plus qu’en hiver. Que faire ?

Placer une hausse sur cette ruche ? C’était retomber dans l’erreur reprochée à la ruche Dadant : passe-temps et refroidissement du couvain. Dans notre cas, il y avait encore un autre inconvénient. Nous avions constaté que les abeilles montaient difficilement dans les hausses placées sur cadres hauts, parce qu’il reste souvent un peu de miel au sommet de ces cadres. Or l’abeille passe difficilement sur le miel.

Placer un autre corps de ruche au-dessous comme le faisait l’abbé Voirnot dans des ruchers éloignés ? Pour beaucoup de ruches, le résultat était bon. Les abeilles remplissaient de miel la ruche supérieure et s’installaient dans la ruche inférieure. Nous enlevions la ruche supérieure pour en récolter le miel et au printemps nous la placions au-dessous de la ruche habitée.

De ce fait, tous les travaux apicoles se trouvaient simplifiés. Au printemps, nous procédions au nettoyage du plateau après avoir déplacé la ruche sans la découvrir. Nous n’avions ni à nettoyer les cadres, ni à renouveler les vieux rayons. Nous faisions ce travail quand chaque corps de ruche passait dans nos mains au laboratoire, tous les deux ans.

L’agrandissement par un corps de ruche placé au-dessous de l’autre est aussi un grand progrès. Il n’est pas nécessaire de découvrir les ruches pour voir leur besoin. On peut faire cet agrandissement très tôt, sans danger de refroidissement, pour éviter plus sûrement l’essaimage, et, en même temps, pour toutes les ruches, faibles ou fortes.

Toutefois, les abeilles ne remplissaient pas toujours de miel le corps de ruche supérieur. Il s’y trouvait parfois du couvain au bas des cadres et du miel en haut. La récolte en était difficile. Et souvent mes auxiliaires disaient : « Il faudrait pouvoir scier en deux ce corps de ruche.  »

Nous l’avons remplacé par deux hausses donnant le même volume avec la même forme. Nous avons fait de même pour celle de dessous. Nous récoltions les hausses pleines de miel du haut, une ou deux, nous laissions les deux hausses suivantes pour l’hivernage nous enlevions les autres s’il y avait lieu. Au printemps, nous placions une ou plusieurs hausses en dessous.

À un moment donné nous faisions l’élevage de reines et la fourniture des essaims. Or un soir, une commande de 12 essaims fut annulée. J’avais des ruches vides pour les loger, mais je n’avais de cire gaufrée que pour deux ruches. Dans les autres ruches je me suis contenté de placer des amorces en cire brute en haut des cadres, m’aidant beaucoup de mon couteau pour régulariser ces amorces. Or j’ai constaté que sur ces amorces les abeilles avaient construit leurs rayons au moins aussi vite que sur la cire gaufrée et que ces rayons étaient plus réguliers. J’ai donc continué à n’employer que des amorces en cire brute et je n’ai jamais eu à le regretter.

La Ruche Populaire était créée.

Or, si les petites ruches à cadres économisent les provisions hivernales et facilitent le développement du couvain au printemps, une ruche à rayons fixes le fera encore mieux puisque son volume est moindre : 36 litres au lieu de 44. Nous avons donc créé la Ruche Populaire à rayons fixes. Or, nous avons constaté que la Ruche Populaire à rayons fixes économisait 3 kg de provisions en plus que la Ruche Populaire à cadres. Nous avions donc deux ruches : la Ruche Populaire à rayons fixes, ruche parfaite, mais ne convenant pas à une grande exploitation, parce qu’elle ne permettait pas l’emploi de l’extracteur ; la Ruche Populaire à cadres, bien supérieure aux autres ruches modernes, inférieure toutefois à la Ruche Populaire à rayons fixes, mais convenant aux grandes exploitations.

Depuis, nous avons cherché, et avons fini par trouver des cages fort simples qui permettent l’extraction du miel des rayons fixes au moyen de l’extracteur.

Maintenant c’est donc la Ruche Populaire à rayons fixes qui s’impose à tous, car la Ruche Populaire à rayons fixes est la ruche économique par excellence : construction facile, en tout cas peu coûteuse — pas de cadres — pas de cire gaufrée — peu de visites — ouverture de la ruche une seule fois dans l’année — 12 kg de provisions hivernales au lieu de 15 à 18 — respect des lois de la nature, donc pas de maladies.

Chapitre 22
Construction de la Ruche Populaire à rayons fixes

La Ruche Populaire à rayons fixes se compose d’un plateau, de trois hausses semblables et d’un toit.

Le plateau a les dimensions extérieures des hausses avec une épaisseur de 0,015 à 0,020. C’est dans l’épaisseur du plateau qu’est pratiquée l’entrée de la ruche.

Cette entrée a l’épaisseur du plateau, une largeur de 0,12, une profondeur de 0,04 si les parois des hausses ont une épaisseur de 0,02. Cette entaille du plateau est fermée en dessous par une planchette de 0,16 x 0,16.



Ruche populaire


Cette planchette est clouée de façon qu’une partie, 0,07 x 0,16, déborde en avant. On peut donner à cette planchette une longueur totale de 0,41 pour consolider le plateau.

Les hausses reposent directement sur le plateau et l’une sur l’autre sans emboîtement.
Les hausses sont en moyenne au nombre de trois. Deux hausses constituent le nid à couvain pendant l’hiver et le printemps. La troisième hausse n’est ajoutée que pour la miellée. Or, ces trois hausses ont les mêmes dimensions.
À l’intérieur les hausses ont 0,21 en hauteur, 0,30 en largeur et en longueur.
À l’intérieur des hausses, en haut, sur deux côtés, il y a lieu d’établir deux feuillures pour recevoir les rayons. Ces feuillures ont une largeur de 0,01 et une hauteur de 0,01.
L’épaisseur des parois des hausses doit être de 0,02 au moins.

Sur deux faces extérieures de chaque hausse on place un tasseau pour faciliter leur maniement.

Chaque hausse doit contenir huit porte-rayons. Ces porte-rayons ont les dimensions suivantes : 0,009 x 0,024 x 0,315.

Les porte-rayons sont fixés dans les feuillures avec une petite pointe, dite de vitrier. Ces porte-rayons sont d’ailleurs placés à une distance de 0,036 de centre à centre. Entre chacun d’eux il y a donc un vide de 0,012 pour le passage des abeilles. Il y a aussi une distance de 0,012 entre les porte-rayons extrêmes et les parois adjacentes. Ce vide permet la construction complète de ces rayons.

Le toit emboîte la hausse supérieure avec un jeu de 0,01. Le toit renferme une toile qui recouvre les porte-rayons et un coussin.

Ce coussin a les mêmes largeur et longueur que l’extérieur des hausses. Sa hauteur sera de 0,10. Le dessous du coussin est garni d’une toile. La partie cubique du toit aura la même hauteur augmentée de 0,02. Cette partie cubique est recouverte de planches qui servent en même temps à couvrir le coussin.

La partie angulaire du toit est vide et ouverte sur les quatre faces. Il y a passage d’air libre en haut des pignons A (partie ombrée) et en haut des côtés B (partie ombrée).

Nous avons dit que le toit renferme une toile qui recouvre les porte-rayons de la hausse supérieure pour empêcher les abeilles de coller les porte-rayons au coussin.

Cette toile peut être taillée dans un sac usagé. Elle doit avoir d’abord comme dimensions : 0,36 x 0,36 au minimum.

Pour empêcher les abeilles d’effiler cette toile, on la mouille avec de la colle de pâte.

Pour donner à cette toile la forme et la dimension nécessaires, on la place encore mouillée sur la hausse. Quand elle est sèche, on la coupe en suivant les bords extérieurs de la hausse. Si on coupait définitivement la toile avant de la mouiller, on ne lui trouverait plus ensuite les dimensions nécessaires.

Colle de pâte

Pour faire la colle de pâte, délayer dans un litre d’eau 4 ou 5 cuillerées à soupe de farine de blé ou mieux de seigle. Faire bouillir, en remuant avec une cuiller, jusqu’à l’obtention d’une pâte liée, bien homogène. On se trouvera bien d’ajouter un peu d’amidon à la farine.




Hausse


Fig. 22.1: Hausse de la Ruche Populaire : En G, huit porte-rayons reposent dans une rainure. Ils ont une largeur de 24mm et sont séparés par un vide de 12mm. En H’, il y a la toile qui recouvre toujours la hausse supérieure ; en I, une toile métalique qui ferme une entaille dans la toile précédente ; en J, une autre toile qui peut recouvrir la toile métallique. Cet agencement permet de nourrir avec un pot à confitures renversé. Nous préférons l’emploi de notre grand nourrisseur. En K, tasseau facilitant la manipulation. Il est préférable de la placer dans le sens du porte-rayons. Il faut se garder de le remplacer par une entaille dans la hausse ou une poignée en fer. La manipulation deviendrait plus difficile.




coupe ruche populaire


Fig. 22.2: Coupe de la Ruche Populaire : Ici les hausses D, D sont faites de bois de 0,02 d’épaisseur. La hausse inférieur C est faite de deux bois supperposés de 0,01 comme on en trouve dans de vieilles caisses. Ceci pour montrer ce qu’on peut faire pour économiser. On peut adopter d’autres épaisseurs, mais il importe de conserver à chaque hausse ses dimensions intérieures, 0,30 x 0,30 x 0,21. En F, F, les porte-rayons reposent sur des tasseaux. Ils sont plus faciles à établir qu’une rainure, mais ils rendent plus difficile la sortie des rayons. En E, les porte-rayons reposent sur une épaisseur de bois qui forme rainure. En dessous des porte-rayons figurent des amorces. Ici la ruche est recouverte d’un toit économique, le coussin ne se trouve pas sous le toit.




Plateau


Fig. 22.3: Plateau de la Ruche Populaire : les dimensions sont indiquées pour une ruche dont les hausses sont faites de bois de 0,02 d’épaisseur. Les tasseaux A et A’ n’ont pas de dimensions nécessaire, si ce n’est quand on emploie nos pieds en fonte. Dans ce cas ils doivent avoir une largeur de 0,06 au moins.



Toit chalet


Fig. 22.4: Toit-chalet de la Ruche Populaire :
1 —
Coussin en bois de 0,10.
2 —
Toile fixée au-dessous du coussin pour supporter la matière isolante : menue paille d’avoine, sciure de bois, etc...
3 et 5 —
Partie vide permettant un courant d’air continuel.
4 —
Planche isolatrice qui empêche l’accès du coussin aux souris, elle est fixée au toit.
5 —
Vide établi par l’assemblage des bois.



coupe toit-chalet

Fig. 22.5: Coupe du toit-chalet



Coussin

Fig. 22.6: Coussin : A — Toile d’emballage ou de vieux sac.



Toit économique de la “Ruche Populaire

Le toit-chalet est plus coquet ; celui-ci suffit et il est plus économique. Toutefois il est préférable de donner aux tasseaux C et C’ une largeur de 0,16 au lieu de 0,04, pour leur permettre de recouvrir complètement le coussin qui a 0,10 et d’emboîter la hausse supérieure de 0,02.

Observation

Le principal, dans la Ruche Populaire, est de donner à chaque hausse ses dimensions intérieures, soit : en hauteur 0,21, en largeur et en longueur 0,30, avec une feuillure de 0,01 x 0,01. Les dimensions extérieures peuvent varier comme l’épaisseur des bois employés. Le plateau doit avoir les dimensions extérieures des hausses au maximum. Il est préférable de lui donner un millimètre en moins de chaque côté afin qu’il n’arrête pas l’eau.

Toit économique

Le coussin doit avoir extérieurement en longueur et largeur les mêmes dimensions que les hausses, moins 5 mm pour faciliter le travail. Le toit doit emboîter le coussin et couvrir 2 cm de la hausse supérieure avec un jeu de 1 cm au moins pour faciliter le travail.

 


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